La confrontation précédente des magnitudes absolues Mv obtenues à partir des données Hipparcos avec celles de Schmidt-Kaler (Sect. 3.2 et Fig. 5a) permet d'identifier certaines standards MK dont les classifications spectrales pourraient être erronées et pour quelques autres de préciser leurs classifications. Elle nous permet également d'établir des statistiques concernant la fiabilité des données pour les standards MK froides et donc de définir une liste de ces étoiles pour lesquelles les données sont "sûres'', c'est-à-dire des étoiles pour lesquelles il y a accord entre Schmidt-Kaler et Hipparcos.
On peut considérer qu'il y a accord lorsque la
valeur absolue de la différence
est inférieure ou égale à 0,8 magnitude ; cette
valeur moyenne correspond à une
subdivision en classe de luminosité (ex. :
K0III... Mv = 0,7 ; IIIa... -0,1; etc.) au
voisinage du type K0III
(Keenan & McNeil 1976).
Sur 486 étoiles concernées
(
)
344 objets ont des données
cohérentes et il est intéressant de considérer
la répartition de l'ensemble de l'échantillon
selon le critère
:
.
Pour cette zone l'accord entre les données
Hipparcos et celles de Schmidt-Kaler peut
être qualifié de très bon : sur un total de 209
étoiles seulement 6 objets (soit 3 %) auraient
un désaccord d'une classe de luminosité et 17
(8 %) une demi-classe de luminosité.
.
Cette seconde zone paraît pouvoir aussi être
utilisée pour faire quelques contrôles des
standards MK. Sur 128 étoiles 8 objets (6,3 %)
sont en désaccord d'une classe de
luminosité et 29 (22,7 %) d'une demi-classe.
Nous donnons en Tableau 1 une liste des 14 étoiles, concernant ces deux zones, pour lesquelles les classifications pourraient être erronées d'une classe de luminosité et pour lesquelles il serait donc souhaitable d'obtenir des classifications dans le proche infrarouge.
Il est à noter, d'ailleurs, que HD 27022,
standard G5II, (
)
avec les
données Hipparcos apparaît être une étoile
de classe III et non II, ce que notre étude
dans l'infrarouge (Ginestet et al. 1994) avait
déjà mis en évidence.
Nous avons considéré également 3 autres
zones :
0,11 - 0,15 ; 0,16-0,25 ;
0,26-0,50 ; pour chacune de ces zones les
désaccords d'une classe de luminosité sont
respectivement de 12,7 %, 25,5 % et 54,3 %.
L'ensemble de ces résultats est résumé dans
le tableau ci-dessus.
Cette étude met donc en évidence l'impossibilité d'utiliser fiablement les calibrations de Schmidt-Kaler concernant les étoiles les plus lumineuses (supergéantes et même géantes brillantes) car toutes, pratiquement, appartiennent aux trois dernières zones pour lesquelles les erreurs relatives des parallaxes atteignent des valeurs élevées.
Comme nous l'avons indiqué en introduction, nous comptions utiliser les magnitudes absolues déduites des parallaxes Hipparcos pour tester et préciser nos résultats quant aux classifications spectrales des composantes des binaires à spectre composite.
Malheureusement, il se trouve que ces objets sont presque tous relativement éloignés du Soleil, typiquement à quelques centaines de parsecs ; les erreurs relatives sur les parallaxes sont donc élevées : pour seulement 15 étoiles cette quantité est inférieure à 10 %, condition nécessaire, nous l'avons vu, pour assurer une certaine fiabilité des données.
En Tableau 2 nous donnons la liste de ces 15
binaires avec les indications suivantes :
- nos classifications Sp1(IR) dans le proche
infrarouge des composantes froides
(Ginestet et al. 1997, 1999) ;
- nos classifications Sp2 dans le bleu-proche
UV des composantes chaudes (travail en
cours) ou, à défaut, les meilleures
classifications tirées de la littérature ;
- les indices de couleurs (B-V)0 Hip. et les
magnitudes absolues
obtenues à
partir des données Hipparcos mais corrigés
du rougissement (voir Sect. 2) : ces quantités sont
confrontées à celles calculées avec les
calibrations de Schmidt-Kaler ; un léger
ajustement des magnitudes absolues des
composantes froides a été effectué si
nécessaire afin de "s'approcher" au mieux des
indices B-V observés.
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Nous constatons que l'accord entre les
paramètres Hipparcos Mv, B-V et ceux
calculés à partir des calibrations de Schmidt-Kaler peut être considéré comme
satisfaisant : seul le système HD 184759 (d =
165 pc,
)
montre un désaccord
en Mv supérieur à une magnitude.
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