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4 Discussion

4.1 Standards MK

La confrontation précédente des magnitudes absolues Mv obtenues à partir des données Hipparcos avec celles de Schmidt-Kaler (Sect. 3.2 et Fig. 5a) permet d'identifier certaines standards MK dont les classifications spectrales pourraient être erronées et pour quelques autres de préciser leurs classifications. Elle nous permet également d'établir des statistiques concernant la fiabilité des données pour les standards MK froides et donc de définir une liste de ces étoiles pour lesquelles les données sont "sûres'', c'est-à-dire des étoiles pour lesquelles il y a accord entre Schmidt-Kaler et Hipparcos.

On peut considérer qu'il y a accord lorsque la valeur absolue de la différence $M_{v\ {\rm Hip}} - M_{v\ {\rm SK}}$ est inférieure ou égale à 0,8 magnitude ; cette valeur moyenne correspond à une subdivision en classe de luminosité (ex. : K0III... Mv = 0,7 ; IIIa... -0,1; etc.) au voisinage du type K0III (Keenan & McNeil 1976).
Sur 486 étoiles concernées ( $\sigma(\pi)/\pi \leq 0,50$) 344 objets ont des données cohérentes et il est intéressant de considérer la répartition de l'ensemble de l'échantillon selon le critère $\sigma(\pi)/\pi$ :


$\bullet$ $\sigma(\pi)/\pi\leq 0,05$.
Pour cette zone l'accord entre les données Hipparcos et celles de Schmidt-Kaler peut être qualifié de très bon : sur un total de 209 étoiles seulement 6 objets (soit 3 %) auraient un désaccord d'une classe de luminosité et 17 (8 %) une demi-classe de luminosité.


$\bullet$ $0,06\leq \sigma(\pi)/\pi \leq 0,10$.
Cette seconde zone paraît pouvoir aussi être utilisée pour faire quelques contrôles des standards MK. Sur 128 étoiles 8 objets (6,3 %) sont en désaccord d'une classe de luminosité et 29 (22,7 %) d'une demi-classe.

Nous donnons en Tableau 1 une liste des 14 étoiles, concernant ces deux zones, pour lesquelles les classifications pourraient être erronées d'une classe de luminosité et pour lesquelles il serait donc souhaitable d'obtenir des classifications dans le proche infrarouge.

Il est à noter, d'ailleurs, que HD 27022, standard G5II, ( $\sigma(\pi)/\pi =0,07$) avec les données Hipparcos apparaît être une étoile de classe III et non II, ce que notre étude dans l'infrarouge (Ginestet et al. 1994) avait déjà mis en évidence.


$\bullet$ Nous avons considéré également 3 autres zones : 0,11 - 0,15 ; 0,16-0,25 ; 0,26-0,50 ; pour chacune de ces zones les désaccords d'une classe de luminosité sont respectivement de 12,7 %, 25,5 % et 54,3 %. L'ensemble de ces résultats est résumé dans le tableau ci-dessus.

Cette étude met donc en évidence l'impossibilité d'utiliser fiablement les calibrations de Schmidt-Kaler concernant les étoiles les plus lumineuses (supergéantes et même géantes brillantes) car toutes, pratiquement, appartiennent aux trois dernières zones pour lesquelles les erreurs relatives des parallaxes atteignent des valeurs élevées.

4.2 Apport des données Hipparcos pour les étoiles à spectre composite

Comme nous l'avons indiqué en introduction, nous comptions utiliser les magnitudes absolues déduites des parallaxes Hipparcos pour tester et préciser nos résultats quant aux classifications spectrales des composantes des binaires à spectre composite.

Malheureusement, il se trouve que ces objets sont presque tous relativement éloignés du Soleil, typiquement à quelques centaines de parsecs ; les erreurs relatives sur les parallaxes sont donc élevées : pour seulement 15 étoiles cette quantité est inférieure à 10 %, condition nécessaire, nous l'avons vu, pour assurer une certaine fiabilité des données.

En Tableau 2 nous donnons la liste de ces 15 binaires avec les indications suivantes :
- nos classifications Sp1(IR) dans le proche infrarouge des composantes froides (Ginestet et al. 1997, 1999) ;
- nos classifications Sp2 dans le bleu-proche UV des composantes chaudes (travail en cours) ou, à défaut, les meilleures classifications tirées de la littérature ;
- les indices de couleurs (B-V)0 Hip. et les magnitudes absolues $M_{v\ {\rm corr.}}$ obtenues à partir des données Hipparcos mais corrigés du rougissement (voir Sect. 2) : ces quantités sont confrontées à celles calculées avec les calibrations de Schmidt-Kaler ; un léger ajustement des magnitudes absolues des composantes froides a été effectué si nécessaire afin de "s'approcher" au mieux des indices B-V observés.

  
Table 2: Confrontation des données Hipparcos avec les classifications spectrales pour un échantillon d'étoiles binaires à spectre composite ayant $\sigma(\pi)/\pi \leq 0,10$. Colonnes 2, 3, 4, 5, 6 : données Hipparcos ; Mv : magnitude absolue obtenue à partir des données Hipparcos ; (B-V)0 Hip., Mv corr. : données Hipparcos corrigées du rougissement (voir Sect. 2) ; Sp1, Sp2 : types spectraux des 2 composantes ; Mv1, magnitude absolue de la primaire ; (B-V)calculé, Mv calculée : paramètres du système calculés à partir des types spectraux et des calibrations de Schmidt-Kaler
\begin{table}\includegraphics{1763t2.eps}\end{table}

Nous constatons que l'accord entre les paramètres Hipparcos Mv, B-V et ceux calculés à partir des calibrations de Schmidt-Kaler peut être considéré comme satisfaisant : seul le système HD 184759 (d = 165 pc, $\sigma(\pi)/\pi=0,10$) montre un désaccord en Mv supérieur à une magnitude.


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