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Olsen (1983) a publié les
indices photométriques dans le système de Strömgren de HD 125273 : .
Comme
n'était pas donné, nous l'avons
déterminé à l'aide de la relation
donnée par
Crawford (1979), soit :
.
Toujours à l'aide des calibrations de
Crawford (1979) pour les étoiles A de la séquence d'âge
zéro, on trouve : et, au moyen de la toute récente calibration
proposée par North et al. (1997), Mv = 1,24 mag.
En utilisant la grille de Moon & Dworetsky (1985) relative aux étoiles avec
K
(ce qui est certainement le cas ici vu la
classification de Abt et l'indice de couleur B-V = 0,29),
on déduit
K, log g = 3,87,
cette dernière valeur étant ramenée à log g = 3,70
après correction de l'effet de métallicité
(Dworetsky & Moon 1986) ; et par suite
; log
.
Bien entendu ces valeurs sont des moyennes pour les deux composantes (comme les indices de Strömgren dont elles proviennent), mais cela ne présente pas un gros inconvénient étant donné que ces composantes, de masses voisines, sont certainement très semblables.
A la Fig. 2, nous montrons la position du système dans le diagramme HR, par rapport aux
trajets évolutifs pour diverses masses stellaires
(Schaller et al. 1992). Nous constatons que HD
125273, avec un âge de 0,85 milliard
d'années (log t = 8,93) apparaît quelque peu évoluée sur
la séquence principale, et que la masse
moyenne des composantes peut être estimée à 2,1 .
Dans ces conditions, HD 125273 serait un système détaché ne présentant pas d'éclipses.
Quant à sa distance, elle peut être estimée : 1) à
partir de Mv obtenue par la photométrie de
Strömgren, et 2) à partir de la parallaxe
mas) fournie par Hipparcos. En
supposant ici que les composantes sont
identiques, et par conséquent plus faibles de 0,75 mag.
que la magnitude apparente V du système, on trouve, avec Mv = 1,24,
une distance de 295 pc
en très bon accord avec celle déduite de
la parallaxe Hipparcos, d = 315 (+92, -57) pc. Notons
que dans notre étude nous avons négligé le
rougissement interstellaire ; en effet, d'après les
cartes de Lucke (1978), l'excès de couleur E(B-V)
ne devrait pas dépasser 0,04 mag.
- Synchronisme rotation-révolution
L'analyse du profil de la trace de corrélation permet d'accéder à la valeur de la projection de la
vitesse équatoriale de chaque composante, .
Cette détermination, effectuée à
l'observatoire de Genève, conduit ici
à des valeurs très proches pour les deux composantes :
11,0 km/s pour la primaire et 10,7 km/s pour la secondaire, la précision sur ces quantités étant,
pratiquement, de 1 km/s. Cette similitude, et la valeur courte de la période, permettent
d'envisager le synchronisme entre rotation axiale et révolution orbitale au sein du système.
Dans cette hypothèse (et celle de coplanarité
entre plans équatoriaux des étoiles et plan
orbital), nous pouvons estimer le rayon des
composantes par la relation : .P.
, où
est la vitesse équatoriale ; on obtient avec nos
données
comme rayon moyen des composantes. Cette valeur étant compatible, tant avec celle
trouvée plus haut qu'avec celles déduites directement de l'étude de systèmes similaires, mais
présentant des éclipses (Kitamura & Kondo 1978), nous pouvons donc retenir l'hypothèse du
synchronisme.
- Différence de magnitude et relation masse-luminosité
Pour HD 125273, les éléments dont nous disposons : rapport de masses proche de l'unité et
traces de corrélation de profils similaires, indiquent que l'étoile primaire et son compagnon sont
de nature très voisine (vraisemblablement deux étoiles Am),
ce qui nous permet de supposer T2 = T1 ; la différence de magnitude des composantes peut alors être obtenue à partir des surfaces
des traces de corrélation, W1 et W2,
dont le rapport est proportionnel à celui des luminosités
des deux étoiles (Lucke & Mayor 1980).
Comme les observations donnent W1 / W2 = 1,25, on
en déduit mag.
Dans une étoile binaire spectroscopique, il n'est en général pas possible de vérifier si les
composantes, prises individuellement, satisfont ou non à la relation masse-luminosité.
Cependant, s'il s'agit d'une BS à deux spectres dont la différence de magnitude des
composantes peut être estimée à partir des observations, on peut voir comment, globalement,
le système se comporte vis-à-vis de cette relation. Pour effectuer ce test, nous avons utilisé la
relation préconisée par Schmidt-Kaler (1982) pour les étoiles de la séquence principale : log
, ce qui, dans le
cas d'une binaire, s'écrit : log
log (L1 / L2). Cette relation, appliquée
à HD 125273, conduit à L1 / L2 = 1,17 à partir
du rapport de masses déduit des observations.
Le rapport des luminosités des composantes peut, d'autre part, être directement estimé à partir
de la différence de magnitude . En effet,
compte tenu de l'hypothèse T1=T2, les corrections
bolométriques sont les mêmes pour chaque
composante du système et on a pratiquement :
log (L1 / L2), ce qui donne L1 / L2 = 1,25.
Cette dernière valeur étant proche, à
moins de 10 % près, de celle trouvée précédemment,
nous en concluons que le système obéit à
la relation masse-luminosité, comme on pouvait
s'y attendre vu le modèle proposé (système détaché, étoiles naines).
Nous tenons à remercier le referee, P. North, pour ses intéressantes suggestions et pour nous avoir fait bénéficier de ses connaissances dans l'utilisation et l'interprétation des indices de Strömgren. Nos remerciements aussi à M. Mayor pour l'attribution des missions à CORAVEL, ainsi qu'à S. Udry pour le traitement de nos observations à l'observatoire de Genève. Les recherches bibliographiques ont été effectuées à l'aide de la base de donnée SIMBAD du CDS de Strasbourg (France).
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