Une campagne expérimentale de mesures du diamètre solaire a débuté au CERGA/OCA (Centre d'Études et de Recherches Géodynamiques et Astronomiques/Observatoire de la Côte d'Azur) à la fin des années 70. Pour ce faire, l'optique d'un astrolabe de Danjon (1954, 1958) a été modifiée, et protégée.
En plus d'une stabilité exceptionnelle, ce nouveau montage a permis d'effectuer des observations à plusieurs distances zénithales fixes. Ce type d'instrument conduit actuellement aux meilleurs résultats possibles pour ce qui concerne la mesure du diamètre du Soleil (Laclare 1975; Laclare et al. 1980; Laclare 1987). Les qualités de l'unique observateur et de ce nouvel instrument aidées du fait que les équations de condition se prêtent aisément à la séparation des inconnues du problème y sont pour beaucoup. Mais les observations dépendaient, et dépendent encore partiellement, des qualités de l'observateur.
Durant les premières années d'observation, l'unicité de l'observateur et de l'expérience faisaient que d'éventuelles erreurs systématiques pouvaient affecter les mesures. Il était donc nécessaire de modifier l'instrument pour le rendre aussi impersonnel que possible et de diversifier le réseau des astrolabes solaires. Dès 1989, un système d'acquisition d'images obtenues à partir d'une caméra CCD (Charged Couple Device) permettait d'impersonaliser les mesures faites à l'astrolabe solaire du CERGA. Ce système, développé dans un premier temps en mode analogique, devait être utilisé en alternance avec le programme d'observations visuelles de 1989 à 1995 (Laclare et al. 1991). La cohérence des résultats obtenus durant cette période devait contribuer à qualifier l'ensemble des mesures visuelles depuis le début de l'expérience. À partir de 1996, le système d'acquisition analogique a été remplacé par une méthode de numérisation des images (Sinceac 1996) pour fonctionner, encore de manière probatoire, en alternance avec le programme visuel.
L'expérience a été installée dans plusieurs stations comme à San Fernando en Espagne (Sanchez 1991), à Santiago du Chili (Chollet & Noël 1993), à Sao Paulo (Leister 1989) et Rio de Janeiro (Andrei 1996) au Brésil et à Malatya en Turquie (Golbasi 1996), stations où les résultats corroborent remarquablement ceux obtenus au CERGA/OCA.
Dans ce travail, la partie technique de l'expérience sera exposée en détail, suivie d'une présentation des premiers résultats, comparés ensuite à la longue série d'observations visuelles et aussi à d'autres résultats.