La question du synchronisme entre rotation axiale et révolution orbitale, qui revêt ici un
intérêt majeur étant donné le lien qui paraît établi entre faible vitesse de rotation et phénomène
Am (Michaud et al. 1983), a également fait l'objet
de plusieurs publications (Abt & Hudson
1971; Narai 1971;
Abt 1975; Kitamura & Kondo 1978).
A noter que le travail de Kitamura & Kondo traite aussi
des masses et rayons des Am, de leur état d'évolution ainsi que de la
relation entre métallicité et rotation ; néanmoins l'échantillon sur lequel est basé cette
intéressante investigation était nécessairement restreint, car limité aux systèmes pour lesquels
les données utiles étaient disponibles, en l'occurence 23 BS dont la moitié sont connues comme
étant des binaires à éclipses.
Signalons aussi :
un bilan de Abt & Snowden (1973) relatif à la binarité des étoiles Ap : il se traduit, à l'inverse
des Am, par une déficience en BS, du moins pour le groupe le plus important des Ap à Si et
Sr-Cr-Eu,
un constat de Conti & Barker (1973), portant sur seulement cinq étoiles de l'amas de Coma
Berenice, qui semble mettre en défaut la conclusion de
Abt (1961) concernant la binarité de
toutes les étoiles Am.
Mais, en dépit de ce grand intérêt manifesté pour les étoiles Am, il apparaît que beaucoup de ces objets n'ont pas encore été étudiés du point de vue des vitesses radiales, donc de la binarité : à titre d'exemple, le catalogue de Hauck (1986) répertoriait 1805 étoiles Am et dans le catalogue de binaires spectroscopiques de Batten et al. (1989), sur 1469 orbites, seulement 78 concernaient des étoiles Am alors qu'elles sont supposées être toutes binaires ! Avec le dernier catalogue de Hauck (1992), le nombre d'étoiles reconnues Am s'est encore accru de 19 % (2152 objets en tout !). Tout ceci nous a incités à entreprendre un programme d'observations systématiques à l'instrument CORAVEL (Baranne et al. 1979) des étoiles signalées Am qui ne figuraient pas dans les catalogues d'étoiles binaires spectroscopiques d'orbite connue : catalogue de Batten et al. (1989) et fichier des BS de l'Observatoire de Toulouse (CDS).
Notons cependant que seules les étoiles Am les plus métalliques, donc les plus typiques, sont accessibles à CORAVEL pour la mesure de leur vitesse radiale.
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